ma mise-en-son d'un poème de Robin Mathews sur le geste de s'enfoncer plus profondément dans la forêt (en mémoire de Robin Mathews : 1er novembre 1931 - 25 avril 2023)
(en mémoire de Robin Mathews : 1er novembre 1931 - 25 avril 2023)
(cloche)
(Plus loin dans la forêt [2023] est un poème de Robin Mathews, récité par Robin Mathews, avec une conception sonore provenant d'enregistrements de terrain par moi-même)
Des lumières clignotent dans le ciel.
Des voix se font entendre…
Comme si elles venaient de l'autre côté d'une colline,
Comme si elles étaient reliées à des corps
Hors d'atteinte,
(peut-être, même, les produits de l'imagination)
Sauf que... tu connais les voix,
Tu reconnais (ou penses reconnaître)
Les lumières.
Tu sais ce qu'est le message
Avant même qu'il ne soit prononcé.
Le sentier sur lequel tu marches est étroit, accidenté.
Il s'enfonce dans la forêt…
Il descend le long d'une colline escarpée
Vers l'eau... jusqu'au bord de l'eau
Puis dans l'eau... dans l'eau...
Dans l'eau et sous l'eau
Là où croît une autre forêt
D'une richesse inattendue.
Tu ne t'attends pas à marcher
Sous les branches de cette forêt
Des branches au-dessus de ta tête
Qui bougent
Comme si elles étaient guidées par des courants invisibles
De vent... ou d'eau...
Au-dessus de ta tête... il y a quelque chose comme une surface
que l'on ne peut jamais atteindre
Et au-dessus de cette surface, il y a des voix -
Ou un simulacre de voix -
Comme si elles venaient de l'autre côté d'une colline, lointaines, diffuses...
Ou comme si elles avaient des liens ténus à des corps
Hors d'atteinte.
Tu connais les voix
Et tu sais qu'elles ne peuvent pas former des mots
Qui perceront la surface au-dessus de ta tête.
Des lumières clignotent dans le ciel,
Filent à travers l'eau.
Mais les mots ne se forment pas.
La surface au-dessus de toi
(que tu ne peux percer)
Se referme...
Et les voix, comme si elles étaient prises dans un vent qui se calme,
S'atténuent... puis cessent.
Dans l'obscurité qui s'avance vers toi
À la manière d'une créature vivante
Les voix s'évanouissent... ou semblent s'évanouir...
Et tu sais que la surface au-dessus de ta tête
Ne se brisera pas.
Les voix au-delà de la surface
S'éloigneront, imparfaites
Et toi, tout seul, tu t'enfonceras dans la forêt
Là où les sons se font entendre... presque comme si les voix
Cherchaient à communiquer,
Comme si elles venaient de l'autre côté d'une colline, lointaines, diffuses,
Ou comme si elles avaient des liens ténus à des corps
Hors de portée.
Tu connais les voix
Et tu sais qu'elles ne peuvent pas former des mots
qui perceront la surface au-dessus de ta tête.
Des lumières clignotent dans le ciel,
Filent à travers l'eau.
Mais les mots ne se forment pas.
La surface au-dessus de toi,
Que tu ne peux percer.
Se referme...
Dans l'obscurité qui s'avance vers toi
Comme une créature vivante
Les voix s'évanouissent... ou semblent s'évanouir,
Et tu sais que la surface au-dessus de ta tête
Ne se brisera pas.
Les voix au-delà de la surface
S'éloigneront, imparfaites
Et toi, tout seul, tu t'enfonceras dans la forêt.
*
Ce poème a été écrit le 1er janvier 2023 par mon beau-père, le poète, dramaturge, critique littéraire, militant politique et éducateur Robin Mathews à l'âge de 91 ans.
Ce poème s'inscrit dans le cadre du projet ‘Sonder la modernité’ par la façon dont il fait appel à notre aptitude à nous remémorer notre environnement et à le ressentir.
Cet épisode lui est dédié, ainsi qu'à son épouse Esther Mathews, avec mes remerciements à la famille Mathews.
Un court épisode bonus qui présente une conversation avec Robin sur le poème est également disponible:
Robin Mathews est un icône canadien, considéré comme le nationaliste canadien par excellence. Pendant plus de 60 ans, Mathews s'est battu pour les Canadiens de toutes races et origines - et pour l'indépendance du pays. Ses contributions à la préservation, au développement et à la promotion de la culture canadienne sont exceptionnelles et uniques.
Pour plus d'informations, voir:
Je suis reconnaissant et responsable de la terre et du travail humain qui m'ont offert le privilège de produire cet épisode (y compris tous les matériaux toxiques et les processus d'extraction à l'origine des ordinateurs, des enregistreurs, des transports et des infrastructures qui rendent ce balado possible).
Mon geste de réciprocité pour cet épisode est un don à Vancouver Aboriginal Friendship Centre Society.
Note: Cet épisode est en anglais. Ci-dessous est une traduction du poème en français.
(cloche)
(Plus loin dans la forêt [2023] est un poème de Robin Mathews, récité par Robin Mathews, avec une conception sonore provenant d'enregistrements de terrain par moi-même)
Plus loin dans la forêt
Des lumières clignotent dans le ciel.
Des voix se font entendre…
Comme si elles venaient de l'autre côté d'une colline,
Comme si elles étaient reliées à des corps
Hors d'atteinte,
(peut-être, même, les produits de l'imagination)
Sauf que... tu connais les voix,
Tu reconnais (ou penses reconnaître)
Les lumières.
Tu sais ce qu'est le message
Avant même qu'il ne soit prononcé.
Le sentier sur lequel tu marches est étroit, accidenté.
Il s'enfonce dans la forêt…
Il descend le long d'une colline escarpée
Vers l'eau... jusqu'au bord de l'eau
Puis dans l'eau... dans l'eau...
Dans l'eau et sous l'eau
Là où croît une autre forêt
D'une richesse inattendue.
Tu ne t'attends pas à marcher
Sous les branches de cette forêt
Des branches au-dessus de ta tête
Qui bougent
Comme si elles étaient guidées par des courants invisibles
De vent... ou d'eau...
Au-dessus de ta tête... il y a quelque chose comme une surface
que l'on ne peut jamais atteindre
Et au-dessus de cette surface, il y a des voix -
Ou un simulacre de voix -
Comme si elles venaient de l'autre côté d'une colline, lointaines, diffuses...
Ou comme si elles avaient des liens ténus à des corps
Hors d'atteinte.
Tu connais les voix
Et tu sais qu'elles ne peuvent pas former des mots
Qui perceront la surface au-dessus de ta tête.
Des lumières clignotent dans le ciel,
Filent à travers l'eau.
Mais les mots ne se forment pas.
La surface au-dessus de toi
(que tu ne peux percer)
Se referme...
Et les voix, comme si elles étaient prises dans un vent qui se calme,
S'atténuent... puis cessent.
Dans l'obscurité qui s'avance vers toi
À la manière d'une créature vivante
Les voix s'évanouissent... ou semblent s'évanouir...
Et tu sais que la surface au-dessus de ta tête
Ne se brisera pas.
Les voix au-delà de la surface
S'éloigneront, imparfaites
Et toi, tout seul, tu t'enfonceras dans la forêt
Là où les sons se font entendre... presque comme si les voix
Cherchaient à communiquer,
Comme si elles venaient de l'autre côté d'une colline, lointaines, diffuses,
Ou comme si elles avaient des liens ténus à des corps
Hors de portée.
Tu connais les voix
Et tu sais qu'elles ne peuvent pas former des mots
qui perceront la surface au-dessus de ta tête.
Des lumières clignotent dans le ciel,
Filent à travers l'eau.
Mais les mots ne se forment pas.
La surface au-dessus de toi,
Que tu ne peux percer.
Se referme...
Dans l'obscurité qui s'avance vers toi
Comme une créature vivante
Les voix s'évanouissent... ou semblent s'évanouir,
Et tu sais que la surface au-dessus de ta tête
Ne se brisera pas.
Les voix au-delà de la surface
S'éloigneront, imparfaites
Et toi, tout seul, tu t'enfonceras dans la forêt.