balado conscient

é128 revisité - comment l'écoute décolonisée sonne-t-elle pour vous ?

Episode Summary

j’ai revisité ma composition de paysages sonores de 1996, vancouver soundscape revisited et j’ai découvert que…

Episode Notes

(cloche et souffle)

(mouvement 1 de vancouver soundscape revisited, eagle)

Vous écoutez le premier mouvement, eagle, de ma composition de paysages sonores de 1996, vancouver soundscape revisited.

Dans la note de programme, je décris cette pièce comme

Par exemple, vous pouvez entendre le son omniprésent de la pluie à Vancouver, une sirène de train à distance, des chants d’oiseaux, le grondement du port et… le canon de 9 heures.

Laissez-moi vous raconter une courte histoire.

Le 23 juin 2023, j'ai eu le plaisir et le privilège d'assister à ‘Listening to Lhq'a:lets’  (j'espère que ma prononciation est bonne), autrement connue sous la ville de Vancouver, au Peter Wall Institute for Advanced Learning de l'université de British Columbia, sur le territoire ancestral et non cédé de la nation Musqueam.

Un groupe d'artistes a parlé de leur résidence d'une semaine, organisée par le Dr. Dylan Robinson, spécialiste des cultures sonores autochtones et professeur à UBC. Lors de leurs présentations les artistes ont envisagé un large éventail d'engagements sensoriels en écoutant Lhq'a:lets: comment nos corps écoutent à travers l'haptique des vibrations, comment entendre et sentir les voix de nos relations non humaines, comment nous pouvons percevoir avec de nouvelles perspectives l'environnement construit : l'air, les voies navigables et la terre qui nous entourent. 

Elles ont parlé de leurs rencontres avec l'oléoduc trans-mountain, de leur dialogue avec des animaux et des oiseaux, des leurs rencontres avec vibrations hantées et de leur réflexion du passé, du présent et l'avenir sonore de cette région. 

Elles n'ont pas parlé d'eux-mêmes, de leurs réalisations ou du type de technologie qu’elles ont utilisé pour faire l’extraction ou la transformation des sons ou de les manipuler. Non. Il n'y avait non plus aucune vénération pour R. Murray Schafer ou le World Soundscape Project, ou de nostalgie pour le bon vieux temps où, par exemple, le terme ‘paysage sonore’ aurait été inventé. Il n'y avait pas non plus de manque de respect. Ils écoutaient à partir d'une position différente.

J’ai entendu des histoires, des poèmes, des anecdotes, des images, du silence et des prophéties... C'était réjouissant.

(extrait du mouvement 2, feu)

Ainsi, lorsque j'ai réécouté ma composition de 1996, j'ai réalisé que ma revisitation était surtout un remaniement, disons, des chaises longues coloniales. 

Oui, j'ai habilement combiné des klaxons, des sifflets, des sirènes, des sons industriels et naturels pour commenter la beauté et la folie de la vie urbaine contemporaine, mais ma ‘revisitation’ a été faite d'un point de vue très étroit. 

Je réalise maintenant que cette musique, ma musique, est complice avec la colonialité et qu’en réalité mes efforts créatifs perpétue des cycles d'exploitation. 

Rétrospectivement, il aurait été plus utile pour moi d'explorer les moyens de réparer les dommages causés aux paysages sonores passés, présentes et futures de Lhq'a:lets.

Comment l'écoute décolonisée sonne-t-elle pour vous ?

*

Cet événement faisait partie de la série en trois parties du vendredi soir, Artists Within the Anthropocene.  (Les artistes dans l'anthropocène). Présenté en partenariat avec la Belkin Art Gallery. Listening to Lhq'a:lets / Vancouver fait également partie d'une résidence d'artiste d'une semaine organisée avec The Score: Performing, Listening and Decolonization UBC Research Excellence Cluster, en partenariat avec l'école de musique de l'UBC et Evergreen. Les six artistes participants sont Bonnie Devine, Tanya Lukin Linklater, Dolleen Manning, Lisa Myers, Astrida Neimanis, Lisa Ravensbergen et Rita Wong.

Je suis reconnaissant et responsable envers la terre et le travail humain qui m'ont offert le privilège de produire cet épisode (y compris tous les matériaux toxiques et les processus d'extraction à l'origine des ordinateurs, des enregistreurs, des transports et des infrastructures qui rendent ce balado possible).

Mon geste de réciprocité pour cet épisode est un don à Full Circle.

Episode Transcription

cloche et souffle)

(mouvement 1 de vancouver soundscape revisited, eagle)

Vous écoutez le premier mouvement, eagle, de ma composition de paysages sonores de 1996, vancouver soundscape revisited.

Dans la note de programme, je décris cette pièce comme

Par exemple, vous pouvez entendre le son omniprésent de la pluie à Vancouver, une sirène de train à distance, des chants d’oiseaux, le grondement du port et… le canon de 9 heures.

Laissez-moi vous raconter une courte histoire.

Le 23 juin 2023, j'ai eu le plaisir et le privilège d'assister à ‘Listening to Lhq'a:lets’  (j'espère que ma prononciation est bonne), autrement connue sous la ville de Vancouver, au Peter Wall Institute for Advanced Learning de l'université de British Columbia, sur le territoire ancestral et non cédé de la nation Musqueam.

Un groupe d'artistes a parlé de leur résidence d'une semaine, organisée par le Dr. Dylan Robinson, spécialiste des cultures sonores autochtones et professeur à UBC. Lors de leurs présentations les artistes ont envisagé un large éventail d'engagements sensoriels en écoutant Lhq'a:lets: comment nos corps écoutent à travers l'haptique des vibrations, comment entendre et sentir les voix de nos relations non humaines, comment nous pouvons percevoir avec de nouvelles perspectives l'environnement construit : l'air, les voies navigables et la terre qui nous entourent. 

Elles ont parlé de leurs rencontres avec l'oléoduc trans-mountain, de leur dialogue avec des animaux et des oiseaux, des leurs rencontres avec vibrations hantées et de leur réflexion du passé, du présent et l'avenir sonore de cette région. 

Elles n'ont pas parlé d'eux-mêmes, de leurs réalisations ou du type de technologie qu’elles ont utilisé pour faire l’extraction ou la transformation des sons ou de les manipuler. Non. Il n'y avait non plus aucune vénération pour R. Murray Schafer ou le World Soundscape Project, ou de nostalgie pour le bon vieux temps où, par exemple, le terme ‘paysage sonore’ aurait été inventé. Il n'y avait pas non plus de manque de respect. Ils écoutaient à partir d'une position différente.

J’ai entendu des histoires, des poèmes, des anecdotes, des images, du silence et des prophéties... C'était réjouissant.

(extrait du mouvement 2, feu)

Ainsi, lorsque j'ai réécouté ma composition de 1996, j'ai réalisé que ma revisitation était surtout un remaniement, disons, des chaises longues coloniales. 

Oui, j'ai habilement combiné des klaxons, des sifflets, des sirènes, des sons industriels et naturels pour commenter la beauté et la folie de la vie urbaine contemporaine, mais ma ‘revisitation’ a été faite d'un point de vue très étroit. 

Je réalise maintenant que cette musique, ma musique, est complice avec la colonialité et qu’en réalité mes efforts créatifs perpétue des cycles d'exploitation. 

Rétrospectivement, il aurait été plus utile pour moi d'explorer les moyens de réparer les dommages causés aux paysages sonores passés, présentes et futures de Lhq'a:lets.

Comment l'écoute décolonisée sonne-t-elle pour vous ?