j'ai demandé à une forêt la permission de l'enregistrer et j'ai reçu une réponse d'un arbre
j'ai demandé à une forêt la permission de l'enregistrer et j'ai reçu une réponse d'un arbre
TRANSCRIPTION DE L'ÉPISODE
(cloche et souffle)
(Vent dans un paysage sonore de forêt)
L’épisode d’aujourd’hui est une conversation fictive entre un arbre et moi-même. Elle m'est venue alors que je faisais un exercice sur le consentement et la réciprocité dans une forêt… comme celle-ci.
(Récite lentement et pensivement)
Moi (M) : Foret, es-tu d'accord pour que je t'enregistre aujourd’hui pour mon balado ?
Voix féminine (F) : C'est gentil de me le demander.
(silence)
F: C’est quoi un balado ?
M : Ah, bon, ce sont des histoires racontées avec des sons enregistrés que les humains écoutent.
F: Hum. Nous communiquons grâce à nos réseaux mycorhiziens et à nos relations symbiotiques avec d'autres êtres vivants. Par exemple, nous échangeons régulièrement des nutriments grâce au mycélium fongique. Quelles sortes d’histoire aimerais-tu raconter à ta communauté?
M: Je prépare un épisode sur l'écoute de la vie dans cette forêt et je voulais avoir ton accord avant d’enregistrer les sons et de les partager.
F : D’accord, tout le monde est le bienvenu chez nous, à condition d'être respectueux et de ne pas faire de mal.
M : Je vous remercie. J'aimerais aussi faire un geste de réciprocité envers la forêt, comme une offrande de nourriture ou peut-être une chanson.
(Silence)
F : Uu peut-être de nous laisser tranquilles ? Ceci dit, de la bonne nourriture et des chansons sont toujours bienvenues.
F: D’ailleurs, ou avez-vous appris cette notion de consentement et de réciprocité ?
M Je l'ai appris lors d'un cours que j’ai pris à UBC qui s'appelait ‘faire face aux injustices humaines.’ ou ‘facing human wrongs’. L'un des exercices du cours consistait à entrer en contact avec la terre avant d'y entrer et de demander un passage sûr...
F : Qu'entendez-vous par ‘passage sûr’ ? Un passage sûr pour qui?
M : Bonne question. Je vais essayer d’expliquer. Lors du cours nous avons appris que certaines communautés humaines comprennent encore qu'il n'y a pas de distinction dualiste entre les objets et les sujets, ou entre les humains et la nature. Par exemple, les rivières, les montagnes, les arbres, les autres animaux et les forêts, vous savez, elles-mêmes sont perçus comme des entités conscientes qui sont de la parenté beaucoup plus âgés et qui, comme les êtres humains, exigent des engagements fondés sur la confiance, le respect, le consentement, la réciprocité et la responsabilité.
F : Je comprends ça: confiance, respect, consentement, réciprocité et responsabilité. Ceci fait partie de notre système de valeurs forestières mais il y a tellement de choses que vous, les humains, ne savez pas sur les arbres et les forêts, sur notre culture et nos relations.
M : Oui, j’apprends et j'essaie de désapprendre ces choses. Une des choses qu’on a apprises lors du cours c’est comment demander la permission et offrir la réciprocité comme une façon d'entrer dans une expérience relationnelle entre des êtres vivants, contrairement à, par exemple, consommer un objet, posséder un bien ou profiter d'un avantage.
F : Et vous pensez, comment dire, vous pouvez entrer dans une expérience relationnelle avec une forêt simplement en demandant une permission?
M : Et bien, honnêtement, je ne le sais pas.
F : Je suis d’accord, humain., que tu ne le sais pas, du moins… pas encore, mais peut-être que tu le sauras un jour?
F : Continue ton écoute et merci de ta visite.
CRÉDITS
Il s'agit de ma deuxième tentative de pièce de théâtre courte à deux personnes (l'autre étant e111 traps). Je remercie Kelly Langgard d'avoir joué le rôle de l'arbre et de m'aider à lui donner forme. Merci également à Sabrina Mathews, Azul Carolina Duque et Flora Aldridge pour leurs conseils en matière d'édition.
Cet épisode a été créé alors que j'étais en résidence durant l'été 2023 au Centre de production DAÏMÔN à Gatineau Québec dans le cadre de la quatrième édition de Radio-Hull 28 jours de programmation du 7 septembre au 4 octobre 2023 mettant en valeur les pratiques artistiques locales.
Merci à l'équipe de production du Centre de production DAÏMÔN : Manon, Coco, Philippe et Simon et aux bailleurs de fonds et partenaires de DAÏMÔN.
Je suis reconnaissant et responsable envers la terre et le travail humain qui m’ont offert le privilège de produire cet épisode (y compris tous les matériaux toxiques et les processus d’extraction à l’origine des ordinateurs, des enregistreurs, des transports et des infrastructures qui rendent ce balado possible).
Mon geste de réciprocité pour cet épisode est un don à xx.
TRANSCRIPTION DE L'ÉPISODE
(cloche et souffle)
(Vent dans un paysage sonore de forêt)
L’épisode d’aujourd’hui est une conversation fictive entre un arbre et moi-même. Elle m'est venue alors que je faisais un exercice sur le consentement et la réciprocité dans une forêt… comme celle-ci.
(Récite lentement et pensivement)
Moi (M) : Foret, es-tu d'accord pour que je t'enregistre aujourd’hui pour mon balado ?
Voix féminine (F) : C'est gentil de me le demander.
(silence)
F: C’est quoi un balado ?
M : Ah, bon, ce sont des histoires racontées avec des sons enregistrés que les humains écoutent.
F: Hum. Nous communiquons grâce à nos réseaux mycorhiziens et à nos relations symbiotiques avec d'autres êtres vivants. Par exemple, nous échangeons régulièrement des nutriments grâce au mycélium fongique. Quelles sortes d’histoire aimerais-tu raconter à ta communauté?
M: Je prépare un épisode sur l'écoute de la vie dans cette forêt et je voulais avoir ton accord avant d’enregistrer les sons et de les partager.
F : D’accord, tout le monde est le bienvenu chez nous, à condition d'être respectueux et de ne pas faire de mal.
M : Je vous remercie. J'aimerais aussi faire un geste de réciprocité envers la forêt, comme une offrande de nourriture ou peut-être une chanson.
(Silence)
F : Uu peut-être de nous laisser tranquilles ? Ceci dit, de la bonne nourriture et des chansons sont toujours bienvenues.
F: D’ailleurs, ou avez-vous appris cette notion de consentement et de réciprocité ?
M Je l'ai appris lors d'un cours que j’ai pris à UBC qui s'appelait ‘faire face aux injustices humaines.’ ou ‘facing human wrongs’. L'un des exercices du cours consistait à entrer en contact avec la terre avant d'y entrer et de demander un passage sûr...
F : Qu'entendez-vous par ‘passage sûr’ ? Un passage sûr pour qui?
M : Bonne question. Je vais essayer d’expliquer. Lors du cours nous avons appris que certaines communautés humaines comprennent encore qu'il n'y a pas de distinction dualiste entre les objets et les sujets, ou entre les humains et la nature. Par exemple, les rivières, les montagnes, les arbres, les autres animaux et les forêts, vous savez, elles-mêmes sont perçus comme des entités conscientes qui sont de la parenté beaucoup plus âgés et qui, comme les êtres humains, exigent des engagements fondés sur la confiance, le respect, le consentement, la réciprocité et la responsabilité.
F : Je comprends ça: confiance, respect, consentement, réciprocité et responsabilité. Ceci fait partie de notre système de valeurs forestières mais il y a tellement de choses que vous, les humains, ne savez pas sur les arbres et les forêts, sur notre culture et nos relations.
M : Oui, j’apprends et j'essaie de désapprendre ces choses. Une des choses qu’on a apprises lors du cours c’est comment demander la permission et offrir la réciprocité comme une façon d'entrer dans une expérience relationnelle entre des êtres vivants, contrairement à, par exemple, consommer un objet, posséder un bien ou profiter d'un avantage.
F : Et vous pensez, comment dire, vous pouvez entrer dans une expérience relationnelle avec une forêt simplement en demandant une permission?
M : Et bien, honnêtement, je ne le sais pas.
F : Je suis d’accord, humain., que tu ne le sais pas, du moins… pas encore, mais peut-être que tu le sauras un jour?
F : Continue ton écoute et merci de ta visite.