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é166 chantal rodier– franchir les frontières

Episode Notes

Ma conversation avec Chantal Rodier, la coordonnatrice des projets STIAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques), une artiste en résidence et une doctorante en transformation numérique et en innovation à l’université d’Ottawa. Chantal est responsable du Symposium franchir les frontières qui réunira plus de 200 scientifiques, ingénieurs, artistes, étudiants et créateurs de connaissances dans l’espace dynamique INNOVA de l'Université d'Ottawa le 3-4 mai 2025 donc nous avons parlé du Symposium, qui nous encourage à développer des nouvelles façons de penser, de connaître et d'agir en matière de changement climatique et aussi de la vision personnelle de Chantal vis-à-vis le rôle des arts et des sciences dans une période de crise, d’effondrement et renouvellement. 

Points d'action 

Notes d’épisode generée par l’IA Whisper Transcribe

Aperçu de l’épisode

Imaginez un monde où l'art et la science s'entrechoquent, suscitant des solutions inattendues à nos défis les plus pressants. Chantal Rodier jette des ponts entre ces deux mondes, encourageant des collaborations qui redéfinissent l'innovation et offrent de nouvelles perspectives en matière d'action climatique.

Chapitres

00:00 Introduction au Symposium
01:07 Le Symposium Franchir les frontières
02:02 L’importance de l’art dans la société
04:01 Détails du colloque
06:30 Systématiser la collaboration
08:13 Collaboration entre artistes et ingénieurs
11:36 Actions concrètes pour la collaboration

Citations

Derrière l'histoire

Chantal Rodier, artiste en résidence et candidate au doctorat à l'Université d'Ottawa, partage son expérience de l'intégration de l'art dans la faculté d'ingénierie. Inspirée par le manque d'art au sein de la faculté, elle a initié des collaborations entre les étudiants en art et en ingénierie, qui se sont transformées en un symposium visant à créer un réseau national. Ses recherches portent sur le rôle stratégique des artistes dans les situations de crise, et défendent leurs perspectives uniques dans la résolution de problèmes complexes.

Episode Transcription

Remarque : il s'agit d'une transcription automatique fournie pour ceux qui préfèrent lire cette conversation et à des fins de documentation. Elle a été vérifiée mais n'est pas tout à fait exacte à 100 % (certains noms peuvent ne pas être tout à fait exacts). Veuillez me contacter si vous souhaitez citer cette transcription : claude@conscient.ca

[00:00:00 - 00:00:55] Chantal Rodier

Ça fait depuis 7 ans que j'amène les artistes et les ingénieurs en classe, à travailler ensemble, puis avoir des petits miracles qui se passent en termes de collaboration à partir de jour 1. Puis ce que j'avais envie de faire depuis longtemps, c'est de réunir des professionnels qui soit veulent faire ça, soit qui font ça, ou qui ont aspiration de le faire dans un cours d'élèves. On a plusieurs petites pochettes de gens qui font ça au Canada, mais on ne se parle pas beaucoup. Fait que ce symposium-là, c'est essentiellement de dire, de base, nous, on est déjà convaincus que les arts, c'est bon. Alors, ce n’est pas là qu'est le focus. C'est plus de montrer des exemples de succès très probants de l'intégration arts, sciences, ingénierie et autres.

[00:00:55 - 00:01:58] Claude Schryer

Épisode 166 Ma conversation avec Chantal Rodier, la coordonnatrice des projets STIAM, ce qui veut dire science, technologie, ingénierie, art et mathématiques. Chantal est aussi une artiste en résidence et une doctorante en transformation numérique et en innovation à l'Université d'Ottawa. J'ai parlé à Chantal parce qu'elle est responsable du symposium «Franchir les frontières» qui aura lieu à l'Université d'Ottawa le 3-4 mai 2025 qui va réunir un grand nombre de scientifiques, ingénieurs, artistes, étudiants, créateurs, etc. Donc on a parlé du symposium et même si vous écoutez l'émission après le mois de mai 2025, je pense que vous allez trouver ça intéressant. d'entendre Chantal nous parler des origines du Symposium et de sa vision des collaborations art et science dans des périodes de crise, d'effondrement et de renouvellement. Franchir les frontières.

[00:02:02 - 00:03:36] Chantal Rodier

Eh bien, selon moi, il y a vraiment plusieurs niveaux dans lesquels l'art est important. Je pense que tout l'aspect divertissement, tout l'aspect santé mentale, d'aller chercher notre créativité, soit en tant que quelqu'un qui participe de façon spectateur, si tu veux, spectateur actif, Il y a tout l'aspect de création qui est tout l'aspect aussi qui vient chercher quelque chose d'important. De plus en plus, avec aussi l'avènement de l'intelligence artificielle, je pense qu'on réalise aussi, il y a beaucoup de réflexions disons, et je pense de plus en plus les gens réalisent où est-ce qu'on se distingue des machines. Des machines pensantes, on dit que dans deux ans, les machines vont penser aussi bien que les humains. La créativité, c'est un gros différentiel, quelque chose qui nous distingue de nos machines par rapport à la créativité. mais aussi l'aspect que j'amène dans ma recherche, que l'on pourra peut-être parler un peu tantôt, c'est l'artiste et l'art en tant qu'addition du point de vue stratégique dans des problèmes de crise. C'est de regarder les choses d'un angle complètement différent de ce qui, aujourd'hui, nous mène au monde. Je trouve que l'artiste a sa place, qu'on n'a pas beaucoup mis en valeur à date.

[00:03:38 - 00:04:08] Claude Schryer

Sa place qui a toujours été là, mais qui a besoin d'être amplifiée et renforcée par des institutions et des collaborations. Puis le colloque Symposium Franchir les frontières, moi, désolé, je ne serais pas là, mais ça m'intéresse beaucoup parce que c'est une initiative hors science qui n'est pas une nouvelle chose, mais vous faites des nouvelles choses ici à l'Université d'Ottawa. Peux-tu me parler de ce colloque-là? Pourquoi est-ce que vous le faites, puis qu'est-ce que vous espérez que ça va donner?

[00:04:08 - 00:06:52] Chantal Rodier

Ok, super. Peut-être me donner un petit peu mon background. Ici, à l'université, on est assis dans l'édifice CITE, donc dans la faculté de génie. Moi, depuis sept ans maintenant déjà, je suis l'artiste en résidence à la faculté de génie, qui est une affaire qu'il n'y avait pas avant que j'arrive. parce que, à un moment donné, j'ai frappé à la porte d'Eugénie après avoir fait de l'art public sur le campus, puis faire des installations artistiques dans l'édifice Thème, entre autres, puis dire « Écoute, il n'y a pas d'art à l'intérieur, il faudrait bien qu'on en ait, puis qu'est-ce que vous diriez si on avait de l'art fait par les étudiants d'Eugénie et des arts? » Ça m'a amenée dans cette affaire-là. La façon qu'on a structuré notre programme, c'est que la première journée, on a des gens qui font ça, qui ont des expériences très constructives à partager. La deuxième journée en matinée, on fait un peu une plongée plus approfondie de comment on fait ça. Si vous voulez faire ça, on prend quelques exemples à succès, puis on va aussi générer beaucoup d'interactions avec la foule parce que Je dois dire qu'on a lancé une demande de conférenciers. On avait à peu près 10 places parce qu'on veut faire que tout le monde entend tout. On ne veut pas se diviser. On veut que tout le monde entende un single stream pour le symposium. Puis, du besoin de 10 candidats pour nous parler, on en a eu 50 applications. Donc, d'un côté, c'est super, c'est un bon problème à avoir, mais c'était difficile de ne pas inviter tous ces gens-là qui avaient des beaux projets. Alors, on va faire que la salle va être mise en valeur autant que nos conférenciers essentiellement, puis les conférenciers plus pour mettre sur la table des sujets intéressants à discuter, mais vraiment engagés. la population participante. Ça va être le matin du deuxième jour, la même idée aussi dans le premier jour. Mais dans l'après-midi, on veut voir comment on systématise ça, comment on s'assure que cette dynamique-là qui va se créer cette fin de semaine-là, comment on continue ça au cours des prochaines années. pour être sûre d'amener des changements importants.

[00:06:52 - 00:06:58] Claude Schryer

Quitte à refaire un colloque un deuxième ou un troisième à un moment donné, il faut en faire un, mais après ça, c'est bon d'avoir une continuité.

[00:06:58 - 00:07:23] Chantal Rodier

Ben c'est ça. Notre idée principale c'est qu'on lance ça cette année, mais qu'il va y avoir au moins une présence annuelle pour ce colloque-là, avec des gens, des organismes en fait, qui vont prendre ce flambeau-là puis continuer en cours d'année. On a déjà SCALE qui s'est manifesté quand on a lancé.

[00:07:23 - 00:07:24] Claude Schryer

LeSAUT en français.

[00:07:24 - 00:07:50] Chantal Rodier

Oui, c'est vrai. qui est un organisme d'artistes qui sont intéressés à travailler avec d'autres disciplines, dont les scientifiques, pour se pencher sur le changement climatique et les actions climatiques. Je voudrais préciser aussi notre focus sur le colloque, c'est vraiment l'action climatique. Donc, qu'est-ce qu'on peut faire de tangible pour faire des changements?

[00:07:51 - 00:08:21] Claude Schryer

Ça va être ma dernière question quand on va être rendu à la fin, mais on n'est pas rendu à la fin. Parce que je comprends qu'il y a, ici à l'Université d'Ottawa, il y a quand même, tu enseignes, il y a eu des collaborations hors sciences depuis longtemps. Quelle est la nature de cette collaboration? quelqu'un des... quelques-uns des barrières, tu sais, parce que c'est peut-être pas évident qu'un artiste puis un ingénieur travaillent ensemble. Comment est-ce qu'ils font pour travailler ensemble?

[00:08:22 - 00:08:25] Chantal Rodier

Bien, ça, c'est le sujet de ma recherche.

[00:08:26 - 00:09:56] Chantal Rodier

Oui, oui, qui arrive à sa fin, parce que je ne vais pas tout dévoiler. Mais c'est vraiment ça qui, moi, me passionne. Mais la première chose, je vais donner des petits éléments. La première chose, c'est qu'on travaille du jour 1 ensemble. Que ce ne soit pas le format sous-contractant, avec un lead, quelqu'un qui dirige, qui a déjà un peu conçu le projet, puis qui dit « j'ai besoin d'un artiste pour faire ça, j'ai besoin d'un ingénieur pour faire telle affaire, j'ai besoin de quelqu'un pour faire le PR », toutes ces affaires-là. C'est vraiment de partir du jour 1, dans la planification stratégique de peu importe ce qu'on veut aborder, d'amener tout ce beau monde-là autour de la table. C'est là que ça se détermine si ça passe sur sa case, comment on approche le projet. Puis un autre élément, c'est que tout le monde autour de cette table-là, disons qu'on imagine toutes les disciplines dont on vient parler, soient considérés comme étant égaux, avec autant de valeur contributrice à ce projet-là que l'autre. Il n'y a pas de hiérarchie de pouvoir, si tu veux, pour que tout ce qui ressort est considéré à la même valeur. Puis un autre élément, c'est les frictions qui sont indéniables.

[00:09:56 - 00:09:57] Claude Schryer

Les bonnes et les mauvaises?

[00:09:57 - 00:11:36] Chantal Rodier

Bien, moi, je considère toujours... Non, c'est vrai qu'il y a des frictions quand c'est au niveau des personnalités, quand c'est au niveau du fait que le projet est mal géré, des trucs comme ça. Ça, c'est des moins bonnes frictions, mais ça arrive. C'est les frictions au niveau des idées. Oui. Ça frotte, ça chauffe. Il faut faire quelque chose avec ça. Puis il y en a qui ont peur de ces frictions-là, diplomatiquement, tu sais, tu veux pas trop que ça brasse. Mais il y a beaucoup d'auteurs, puis c'est là qu'est, à mon sens, vraiment un élément-clé de ce qui est appelé le transdisciplinaire, c'est-à-dire d'arriver à faire de la nouvelle connaissance au-delà de la connaissance séparée des gens qui sont autour de la table. C'est quand tu regardes ces frictions-là. Disons que toi, tu es en génie, puis moi, je suis en art, puis on ne s'entend pas sur un truc. Il y a des façons de dire « on va accepter ». « We will agree to disagree », c'est souvent ce qu'on entend. Mais ça, c'est un peu passer à côté de l'opportunité de trouver des nouvelles façons de faire. Puis au lieu de dire « we will agree to disagree », « let's agree that we disagree now ». Mais essayons de trouver une façon que ça satisfait toi, ce que tu as besoin pour ta vision disciplinaire, puis qu'est-ce que moi, j'ai besoin pour ma vision disciplinaire. Quand ça se passe, le résultat de ça, c'est quelque chose de nouveau. C'est là que l'innovation arrive, c'est là qu'on apprend des nouvelles choses.

[00:11:36 - 00:12:27] Claude Schryer

Puisque tu vas avoir un doctorat bientôt avec une thèse qui va être publiée, le présumé, etc., On va attendre pour le détail, mais moi, ça m'a toujours intéressé, l'art-science, puis la recherche-création, et il me semble qu'il y a toujours eu une énergie là particulière, puis un potentiel d'innovation et de créativité. On va terminer avec, parce qu'on va rappeler aux auditeurs que le colloque se passe le 3-4 mai 2025. Ceux qui écoutent après, bien, il va sans doute avoir des séquelles, des rapports, etc. Mais il y a un volet en ligne, ceux qui ne peuvent pas venir à Ottawa, tout à fait, pour participer. Quelles sont tes suggestions au niveau des points d'action? Mettons, des artistes, des scientifiques qui veulent travailler ensemble. Qu'est-ce que tu penses qu'ils pourraient faire? Tu en as déjà parlé, mais des points d'action pour nos auditeurs.

[00:12:27 - 00:14:52] Chantal Rodier

La première, c'est de venir au colloque. Parce que c'est de ça qu'on va gérer. Comme je disais, la première journée, c'est de montrer quel genre de choses on peut faire. Parce que quand t'as pas une vision de ce que tu peux faire, c'est limitatif un peu. Mais on veut créer cette vision-là. Puis, comme je disais tantôt, nous, c'est de base, on croit de base, tout le monde là, que les arts, c'est super important dans cette vision nouvelle du monde qu'on veut créer. C'est ça venir parce que le deuxième jour, on veut créer un réseau national. J'ai comme refusé des trucs internationaux. On va commencer par le Canada puis ensuite on va agrandir au possible pour justement continuer cette conversation-là. Puis moi, j'ai fait du partenariat international dans mon passé, là. Tu sais, c'est... La raison pourquoi tu fais des... tu travailles avec quelqu'un, c'est parce qu'il y a un déclic qui se fait. Puis si t'es pas exposé à ces gens-là, tu sais, à des gens qui ne sont pas dans ta discipline, tu ne peux pas avoir ce déclic-là, là. Fait que c'est un peu ça qu'on veut créer. C'est un espace de rencontre, premièrement, qui se poursuit au cours des jours, des semaines, des mois, jusqu'à la prochaine rencontre officielle. Puis on verra. Là, on pense annuel, mais peut-être qu'il faudra que ce soit plus qu'annuel. On veut faire des changements. On va inviter... En tapant sur l'épaule, on prenait un peu par la main des politiciens, des gens qui font des politiques culturelles et scientifiques, les dirigeants de l'université, les funders, les subventionnaires, pour justement donner un peu le ton que C'est important, la multidisciplinarité. Puis aujourd'hui, dans une institution comme une université, ce n’est pas si facile que ça à organiser, parce que c'est très silo-orienté, là, tu sais. Tu as la faculté de génie, t'as la faculté de... Puis c'est toute une question de sous puis de trucs comme ça, là. Fait que ce n’est pas évident, évident, mais quand on veut, on peut. C'est ma politique, puis tu sais, ça fait déjà un bon bout de temps que ça fonctionne.

[00:14:53 - 00:14:54] Claude Schryer

Merci Chantal.

[00:14:55 - 00:14:57] Chantal Rodier

Ça fait plaisir. Je pense que ça va être à la prochaine.