Ma conversation avec Emily Marie Séguin, une interprète, musicienne, créatrice de théâtre et artiste visuelle bispirituelle d'origine française et Anishinaabeg, qui crée des œuvres pour honorer ceux qui l’ont précédée et pour élever ceux qui viendront après elle. En tant qu’artiste visuel, Emily crée des œuvres qui s’intéresse à la corrélation entre l’identité queer, les insectes et les plantes. Je voulais parler à Emily parce qu'elle est membre d'Éclore, un collectif qui jette des ponts entre les communautés artistiques, environnementales et militantes, en rassemblant les gens et en faisant naître l'espoir d'un avenir plus juste et plus durable. J'ai déjà parlé d'Éclore avec Léa Vandycke, dans l'épisode 164 de balado conscient. Emily va nous raconter l'histoire d'Éclore de son point de vue et parlera de son propre travail ainsi que de sa vision en tant qu'artiste autochtone, dont le projet G’zaagiin maleńki – je te promets une forêt. J'ai également eu une conversation en anglais avec Emily, voir conscient podcast e234.
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Points d'action
Aperçu de l'histoire
Imaginez l'art comme une ligne de vie qui nous relie les uns aux autres et à la terre. Emily Marie Séguin partage son expérience de l'utilisation de l'art pour lutter contre l'injustice, construire une communauté et cultiver l'espoir dans un monde qui semble souvent accablant.
Chapîtres
00:00 L’art comme voix de la justice
01:08 Rencontre avec Emily Marie Séguin
02:16 L’art et la création de communautés
04:30 L’art à travers le temps
05:14 Le collectif Éclore
10:33 Les projets artistiques d’Emily
Citations
Derrière l'histoire
Emily Marie Séguin, artiste bi-spirituelle d'origine française et anishinabeg, collabore avec le collectif Éclore pour jeter des ponts entre les communautés artistiques, environnementales et militantes. Son travail, y compris le projet G’zaagiin maleńki – je te promets une forêt, vise à honorer les ancêtres et à élever les générations futures en favorisant les liens et en faisant la promotion de la gérance de l'environnement.
Remarque : il s'agit d'une transcription automatique fournie pour ceux qui préfèrent lire cette conversation et à des fins de documentation. Elle a été vérifiée mais n'est pas tout à fait exacte à 100 % (certains noms peuvent ne pas être tout à fait exacts). Veuillez me contacter si vous souhaitez citer cette transcription : claude@conscient.ca
[00:00:00] Emily Marie Séguin
Je pense que c'est important de reconnaître l'histoire, en fait de se mettre dans le contexte de l'histoire, de comprendre que depuis le début des temps, dans différentes communautés et dans différents coins du monde, l'art a été utilisé pour dénoncer les injustices qui existent dans notre société, dans notre monde. Puis tout dépendant de la période, tu sais, c'était utilisé comme outil pour parler au public, puis pour faire des connexions, souvent contre les institutions problématiques. Et donc, je pense que la plupart des artistes occupent encore cet espace, même s'ils ne se rendent pas compte
[00:00:51] Claude Schryer
Ma conversation avec Emily Marie Séguin, une interprète musicienne créatrice de théâtre et artiste visuel bi-spirituel d'origine française et Anishinabeg. Émilie crée des œuvres pour honorer ceux qui l'ont précédé et pour élever ceux qui viendront après. Je voulais parler à Émilie spécialement parce qu'elle est membre du collectif Éclore, qui jette des ponts entre les communautés artistiques, environnementales et militantes, en rassemblant les gens et en faisant naître l'espoir d'un avenir plus juste et plus durable. Plus tôt cette saison, dans l'épisode 164, j'ai parlé avec Léa Vandycke, aussi du collectif Éclore. Alors, Emily va nous raconter l'histoire d'Éclore de son point de vue. Mais elle va aussi parler de son travail, de sa vision en tant qu'artiste autochtone. J'ai aussi eu une conversation avec Émilie en anglais, conscient podcast episode 234.
[00:02:16] Emily Marie Séguin
L'art nous permet d'avoir un langage commun, même si c'est avec différents outils, différentes manières de créer, pour parler de vraies choses, pour parler d'humanité. Et ça crée aussi des communautés. Et c'est incroyable, je veux dire, dans notre monde aujourd'hui, t'sais, on a tout notre groupe de musique préféré, on a des genres de spectacles qu'on aime beaucoup, différentes formes d'art qu'on apprécie, puis ça crée des micro-communautés autour de ces différentes formes d'art. et ça fait qu'on se sent moins seul. Et quand on est bien soutenu, quand on est bien entouré, on se sent mieux. On est des créatures de communauté, on a besoin de ça. Et je pense qu'on cherche toujours ce sentiment-là de faire partie de quelque chose.
Et si cette quelque chose-là peut aussi inspirer un peu d'espoir, qui peut aussi inspirer un une recherche ou un désir à trouver un monde qui est plus juste et équitable pour tous nos membres de communauté, bien, encore mieux. Je pense que l'art, elle a existé depuis toujours, dans plein de différentes formes, dans plein de différentes communautés, que ce soit en contes ou en musique, en chants, en art visuel, vraiment, tu sais, ça a toujours existé, ça va toujours exister. Et... tu sais, elle est là en ce moment pour dénoncer les choses qu'on vit, pour être un peu les... les gardeurs de notre histoire, de notre vie culturelle. Et elle va exister après. Fait que... Même si on vit des immenses changements dans nos cultures, nos communautés, L'art va toujours être là pour non seulement prendre note de ce qu'on vit, Mais pour nous soutenir et pour nous garder dans un élan qui nous garde toujours en accroissement. On avance toujours, on est toujours présent dans l'art. Ça fait qu'elle a toujours été là, puis elle s'en va nulle part. C'est vraiment ça.
[00:05:07] Claude Schryer
L'art est non seulement omniprésent, mais la vie, c'est l'art. On peut en parler longtemps. Alors Emily, je t'invite entre autres, on vient de se parler en anglais d'ailleurs, pour ceux qui veulent entendre le côté anglais, ils peuvent aller au conscient podcast, mais j'ai parlé à ta collègue Léa Vandycke, qui était excellente au début de la saison, puis récemment à ton collègue Alexis Curodeau-Codère, qui est un bédéiste entre autres, à participer à une table ronde que j'invite les gens à écouter, parce que c'est ce que je fais, là. Des fois, c'est des conversations comme ça, des fois, c'est des groupes. Mais je veux que tu me parles du groupe Éclair, parce que je trouve que c'est fascinant, ce collectif-là, hors science, mais aussi de ton travail. Mais commence peut-être avec Éclore, comment tu... qu'est-ce que c'est, puis comment tu t'es retrouvé dans le conseil d'administration et dans ce collectif.
[00:06:06] Emily Marie Séguin
Oui, absolument. Éclore, écoute, wow! C'est tellement un coup de cœur. Moi, j'ai été invitée à faire partie d’Éclore par Clémence Roy-Darisse, qui est une artiste, écrivaine incroyable, une humaine chaleureuse, fantastique, qui fait partie, en fait, des trois fondatrices d'Éclair. Et je suis certaine que ça fait longtemps qu'Éclair a été rêvé par ces trois personnes-là. Mais moi, ça fait pas tout à fait un an qu'on se retrouve ensemble pour ce collectif. Éclair, c'est dans ses tous débuts.
À noter que c'est dans son tout début. Mais on a déjà une communauté qui se retrouve sous Dans la communauté d'Éclair, on a plein de monde qui font déjà partie de notre communauté racinaire. C'est des personnes qui viennent de plein de différentes disciplines. Ce n'est pas seulement des artistes, c'est aussi des biologistes, des scientifiques. Mais on se retrouve toutes avec le même désir de trouver un monde, ou de construire en fait un monde plus juste, plus équitable, qui... qui nous soutient dans notre humanité aussi. Et je pense que le point fort d'Éclair, en fait, c'est qu'on est là pour réunir, en fait.
C'est pour faire des rencontres, pour créer des liens, tisser des ponts entre ces différents milieux-là. justement pour construire une communauté autour d'un même... de même valeur, d'un même sujet, qui est la nature, la terre, le territoire, et les injustices qui s'y retrouvent. Et de trouver une façon forte et avec plein de... Je ne veux pas dire... pas de douceur, mais... Générosité, peut-être.
[00:08:32] Claude Schryer
— Et de la joie.
[00:08:33] Emily Marie Séguin
— Pis de la joie, mets-en, mets-en. Pis plein d'espoir, aussi. Tu sais, c'est quelque chose... En fait, pour ceux qui vont écouter le balado en anglais, c'est quelque chose qui est revenu. l'importance de l'espoir, puis je pense qu'Éclair donne place à l'espoir, à la possibilité de croire à quelque chose. Même quand on est désespéré, même quand on se sent lourd ou brûlé par toutes les choses qui se passent en ce moment, puis tout le désir qu'on a de se soutenir chacun et chacune dans des multiples façons. on se retrouve dans un espace où on peut recharger nos batteries, se rappeler qu'on n'est pas tout seul, puis garder cet espoir-là, parce que sans ça, on ne ferait rien, en fait. Sans l'espoir, les artistes, ils ne créeraient pas. Même les pièces d'art qui sont le plus désespérées, qui sont le plus lourdes, qui sont remplis de douleur, sont quand même créés pour quelque chose, sont créés dans un espoir de trouver une communauté, de trouver ses semblables, d'être vus, d'être entendus. Je pense que c'est la force d’Éclore, de rassembler en fait.
[00:10:10] Claude Schryer
Et justement, ce rassemblement, j'encourage les artistes, les scientifiques de se rassembler partout au monde dans des regroupements comme ça, pour la solidarité, pour le partage de savoirs, pour le plaisir d'être ensemble. Dans la période post-COVID, on devrait, dans la mesure du possible, se parler dans toutes les façons possibles. Mais j'aimerais ça que tu me parles de ton travail artistique aussi, Emily Séguin, parce que tu es, entre autres, musicienne, artiste de théâtre, conteuse, tout ça. Qu'est-ce que tu fais ces jours-ci en art?
[00:10:46] Emily Marie Séguin
Oui, fait que je travaille différents projets en ce moment. Un des projets qui me tient vraiment à cœur, c'est un co-création entre moi et deux bonnes amies, deux collègues. Le projet s'appelle G’zaagiin Malenki, Je te promène forêt. Donc G’zaagiin ou Kysagin en Anishinaabemowin, c'est une façon de dire je t'aime. Une façon parmi plusieurs. Et Malenki, c'est en polonais, ça veut dire quelqu'un ou quelque chose de tout petit. Et je te promène forêt, en français ou en anglais.
Ça, c'est clair. Ça fait qu'ensemble, ça fait je t'aime tout petit, je te promène forêt. Et c'est un moment théâtral. J'allais dire une pièce, mais c'est plus que ça, en fait. C'est ça, c'est un moment, ensemble, avec notre public, notre public cible qui est la jeunesse, mais qui inclut aussi leur famille et personnes, en fait, des personnes de tout âge. pour un 30 minutes de son, avec un peu de magie théâtrale, qui part des sons de la forêt. Ça fait qu'on traverse les quatre saisons qu'on vit ici, sur ce territoire, et les sons qu'on y retrouve, les animaux qu'on retrouve, et en fait, de reconnaître que tous les sons qu'on entend dans notre environnement, c'est une musique, c'est une forme de musique.
C'est un projet qui me tient beaucoup à cœur parce que ça nous permet aussi de parler de nos forêts et l'importance de protéger nos forêts. Je sais que c'est quelque chose qui est mentionné partout, mais quand tu aimes quelque chose, quand quelque chose te tient à cœur, tu veux en prendre soin, tu veux nourrir cette chose-là.
[00:12:39] Claude Schryer
On va terminer avec, tu as parlé d'espoir, mais des points d'action. Qu'est-ce que tu recommandes à ceux qui nous écoutent comme point d'action avec ton expérience dans les arts et la culture?
[00:12:52] Emily Marie Séguin
Non, c'est super. C'est vraiment important. Je pense que ça commence tout d'abord en recherche, de vraiment prendre le temps de regarder ce qui se passe autour. Il y a plein de personnes qui sont en action en ce moment, qui se combattent pour différentes raisons. Puis on se comprend que si on se met à l'action pour tout, tout, tout ce qui se passe dans le monde, on serait brûlés. Ça fait que c'est important de trouver quelque chose qui te passionne, qui te tient à cœur.
puis de te permettre de vraiment focusser, de vraiment mettre ton énergie dans quelque chose de spécifique et d'apprendre le plus que tu peux à propos de cette chose-là. Et ensuite, ça va te lier à cette communauté-là et à comment agir après. Je pense que c'est important de reconnaître puis de rechercher aussi tous les mouvements qui se sont passés avant nous, nos ancêtres, les personnes qui sont venues avant nous. C'est des générations de personnes qui se sont combattues pour l'injustice ou contre l'injustice, en fait, pour la nature, pour le territoire. de reconnaître le travail qu'eux ont fait, de s'inspirer de leur travail et de continuer d'amener ces points importants, de soutenir aussi les communautés ou les mouvements qui sont plus racinaires, les grassroots, mettons. et les grassroots autochtones aussi. Je pense que c'est vraiment important de reconnaître le rôle des communautés autochtones dans les mouvements sociaux et environnementaux, parce que c'est les gardiens de ce territoire depuis toujours, depuis tellement longtemps. Et c'est des voix qui sont nécessaires à cette conversation-là.