balado conscient

é64 : une étude de cas (partie 2)

Episode Summary

l'épisode 64 est la deuxième partie d'une pièce radiophonique de fiction spéculative bilingue, qui se déroule dans le cadre d'un cours de séminaire universitaire de premier cycle sur la scène artistique en 2021 au Canada et qui lance la saison 3 du balado conscient

Episode Notes

Les épisodes 63 et 64 sont une pièce radiophonique de fiction spéculative, bilingue, en deux parties qui marquent le début de la troisième saison du balado conscient. L'histoire se déroule dans le cadre d'un séminaire universitaire de premier cycle en histoire intitulé " Histoire de 2021 au Canada ". Je tiens à remercier mon fils Riel pour l'idée. L'histoire se déroule dans un futur lointain, où un professeur présente une "étude de cas" basée sur la deuxième saison du balado conscient dans le cadre d'un cours sur l'art en 2021. Il y a quatre personnes dans la classe : le professeur, joué par moi-même, Claude Schryer, un jeune étudiant, joué par mon fils Riel Schryer, une jeune étudiante, qui est en ligne, jouée par ma fille Clara Schryer et une étudiante adulte, jouée par ma femme Sabrina Mathews. Je tiens à les remercier. Je vous en dirai plus bientôt sur ce que cette saison 3 du balado conscient impliquera. Je vous rappelle que la plupart de la narration est en anglais, mais qu'il y a des éléments et des extraits des interviews qui sont en français, ainsi que certaines narrations. L'épisode 64 présente des extraits des épisodes suivants de la saison 2 (par ordre d'apparition) :

- é20 réalité (1m05s) (Claude Schryer lit Catherine Ingram)

- e43 haley (2m29s)

- e58 huddart (3m55s)

- é20 réalité (5m27s) (Claude Schryer lit Britt Wray)

- e33 toscano (8m13s)

- e19 reality (9m53s) (Claude Schryer lisant Richard Wagamese)

- e30m maggs (11m09s)

- e36 fanconi (13m07s)

- é37 lebeau (15m08s)

- é43 haley (16m36s) (deuxième extrait)

- e59 pearl (20m00s)

- é20 réalité (21m51s) (Claude Schryer lit Todd Dufresne)

- e52 mahtani (23m05s)

- e22 westerkamp (23m58s)

- e54 garrett (25m19s)

- e41 rae (27m03s)

- e67 wanna be an ally (29m47s)

Extrait de Reaper, e64

Comédiens : Sabrina Mathews (étudiante adulte), Claude Schryer (professeur) and Riel Schryer (étudiant mal): Septembre 2021, Ottawa

Comédiens: Clara Schryer (étudiante): Septembre 2021, Ottawa

Scénario (traduction)

(Bruits d'étudiants discutant, arrivant en classe et s'asseyant)

 

Enseignant : Bonjour les élèves. Commençons le cours. Bienvenue au séminaire sur l'histoire de 2021 au Canada. La dernière fois, nous avons dû interrompre la classe à cause de l'alarme de pollution de l'air, mais maintenant la qualité de l'air est acceptable et nous pouvons à nouveau respirer, donc nous espérons que l'alarme ne se déclenchera plus. Reprenons là où nous nous sommes arrêtés la semaine dernière. Je vois que nous avons le même groupe que la semaine dernière. Quelques étudiants en classe et un en ligne. A quick reminder that this is a bilingual class. Un petit rappel que nous allons conclure notre étude de cas aujourd'hui de la deuxième saison du podcast conscient, qui est produit par un artiste sonore basé à Ottawa, Claude Schryer et à la fin de la dernière classe, il a lu une citation d'une enseignante de dharma Catherine Ingram.  Je pense que nous allons commencer par la repasser pour que vous vous souveniez de quoi il s'agissait : 

 

 

Enseignant: Très bien. Parlons d'art. L'un des moments clés des années 2020 a été le moment où la société a commencé à comprendre que le changement climatique était une question culturelle et que le rôle de l'art n'était pas tant de fournir des solutions, même si elles sont importantes, mais de poser des questions difficiles et d'aider les gens à surmonter les obstacles à l'action. Voici un extrait que j'aime beaucoup de l'artiste écologiste britannique David Haley. Il se trouve dans l'épisode 43 :

 

 

Étudiante adulte : Les années 2020 étaient vraiment une époque étrange. J'ai entendu dire que certains disaient que c'était l'époque la plus excitante à vivre, mais je pense que cela aurait été terrifiant de vivre à cette époque et... 

 

Enseignant (interrompant) : Vous avez raison et c'était une époque difficile, mais c'était aussi une époque de possibilités, et certaines personnes ont vu comment les arts pouvaient prendre le relais et jouer un rôle beaucoup plus important. L'un d'entre eux était Stephen Huddart, PDG d'une fondation appelée la Fondation de la famille JW McConnell, basée à Montréal. Écoutons-le dans l'épisode 58 parler de la crise et du rôle des arts. 

 

 

Étudiant : Ils n'arrêtent pas de parler de points de basculement. Qu'est-ce qu'un point de basculement ?

 

Enseignant : Ah. Bien, désolé pour ça. J'aurais dû vous en parler. Laissez-moi trouver une citation de l'épisode 19où Schryer réfère à un expert sur ce sujet. La voici. Il s'agit de l'écrivain canadien Britt Wray, dans un article intitulé Climate tipping points : the ones we actually want. Encore une fois, c'est Schryer qui lit cette citation. Oh, et vous remarquerez dans celle-ci le son d'une horloge coocoo. Schryer aimait insérer des compositions sonores entre ses interviews dans la saison 2. Voici Britt Wray : 

 

 

Étudiante adulte : Donc, ils savaient dans les années 2020 qu'ils étaient sur le point de s'effondrer de façon irréversible à cause du changement climatique et pourtant ils n'ont rien fait pour guérir leurs systèmes brisés ?  

 

Enseignant : Ce n'est pas qu'ils n'ont rien fait, mais plutôt qu'ils n'ont pas fait assez, assez vite. Il est facile de regarder en arrière et d'être critique, mais c'est pourquoi nous nous penchons sur cette histoire et essayons de comprendre ce qui s'est passé à l'époque et ce que cela signifie pour nous maintenant. Vous êtes des étudiants en histoire, et vous savez à quel point elle peut être significative. Il y avait tellement de théories et de grands écrits sur la nécessité d'un changement radical à l'époque, écrits par des auteurs tels queRichard HeinbergJeremy LentRobin Wall KimmererNaomi Klein,Michael E. Mann, et bien d'autres encore, et il y avait aussi de grands podcasts comme Green Dreamer et For the Wildqui fournissaient des mots d'avertissement, interviewaient des personnes brillantes et proposaient des alternatives pour aller de l'avant - tout était là - mais au début, cela a peu mobilisé la population. Les gens étaient plutôt à l'aise dans leur mode de vie et vivaient pour la plupart dans une sorte de déni de l'urgence climatique. Les gens n'ont vraiment commencé à changer de comportement que lorsque le changement climatique les a touchés directement, comme un incendie ou une inondation dans leur jardin, et c'est à ce moment-là qu'il est devenu évident que les arts avaient un rôle à jouer pour façonner le récit du changement et changer la culture. Je vais vous donner un exemple : l'artiste de performance et podcasteur Peterson Toscanoparle du pouvoir de la narration et de l'idée de toucher le cœur et l'esprit des gens. C'est dans l'épisode 33 :

 

 

Étudiante : Bien, donc quelque chose d'aussi simple qu'une histoire peut changer le comportement d'une personne ? 

 

Enseignant : Oui, cela pourrait, parce que les humains sont beaucoup plus susceptibles de comprendre un problème à travers un récit, une image ou une allégorie qu'à travers des données scientifiques brutes. En fait, nous avons besoin de tout cela, nous avons besoin que les scientifiques travaillent avec les artistes et d'autres secteurs pour apporter des changements. Les gens doivent travailler ensemble. Alors que j'écoutais l'épisode 19, la citation suivante m'a semblé être une très bonne façon de parler du pouvoir des mots sur le changement. C'est l'écrivain autochtone Richard Wagamesequi l'écrit dansl’épisode 20:

 

 

Enseignant : Comment allez-vous ? Vous avez besoin d'une pause ? Non, ok, bien, jetons un coup d'œil à la politique des arts en 2021 maintenant. David Maggs, théoricien de la culture et musicien, a écrit un document en 2021 intitulé Art and the World After, qui a été commandé par la Metcalf Foundation. Dans cet extrait de l'épisode 30, le Dr Maggs explique la proposition de valeur unique des arts et comment le secteur artistique devait, à l'époque, se réinventer : 

 

 

Étudiant adulte : Nous avons étudié ce rapport dans un cours d'histoire de l'art. C'est un bon travail d'écriture. Je pense qu'il avait 3 modes d'engagement : rendre le secteur plus vert, améliorer le profil... 

 

Enseignant : ... et je pense qu'il s'agissait de ‘réécrire le monde’ si je me souviens bien. Il est intéressant de noter comment la communauté artistique a réfléchi à la façon de créer des œuvres d'art écologiques ainsi qu'aux cadres théoriques et à la façon dont cela se produit. Je vais vous donner quelques exemples. Tout d'abord, une compagnie de théâtre environnemental de Vancouver appelée The Only Animal. Écoutons leur directrice artistique, Kendra Fanconi, dans l'épisode 36

 

 

Enseignant : Cela s'est réellement produit. La communauté artistique a développé des œuvres artistiques à bilan carbone positif. Pour être réaliste, la quantité de carbone retirée de l'atmosphère était probablement minime, mais l'impact sur les publics et le grand public était important.  À l'époque, et encore aujourd'hui, cela motive les gens et ouvre la porte au changement. Les gens ont commencé à créer leurs propres projets de carbone positif. 

 

Étudiante : (interrompant) Incroyable ! Je viens de trouver une vidéo de leur travail sur You Tube...

 

Enseignant : Veuillez partager le lien dans le chat. C'est toujours bien de voir à quoi ressemble le travail. L'autre exemple que je donnerais est à Montréal avec le groupe Écoscéno, qui était un projet d'économie circulaire qui recyclait des décors de théâtre. Je vais donc vous expliquer ce que dit Anne-Catherine Lebeau, la directrice générale de cette organisation. Elle suggère que la communauté artistique considère tout ce qu'elle possède comme un bien commun, fait l'éloge de la Fondation Ellen MacArthur en Angleterre pour son travail sur les économies circulaires et souligne la nécessité de créer un art régénérateur... Écoutons Anne-Catherine Lebeau dans l'épisode 37

 

 

Étudiant (interrompant) Désolé, attendez, l'art régénérateur était une nouvelle chose à l'époque ? 

 

Enseignant : En fait, l'art régénératif existait déjà depuis un certain temps, depuis les années 1960, grâce au mouvement d'art écologique ou d'art éco de David Haley, dont nous avons entendu parler plus tôt dans ce cours. Écoutons un autre extrait de David Haley dans épisode 43:

 

 

Enseignant : L'art écologique était donc un mouvement important, mais il n'est pas devenu courant avant les années 2020, lorsque les ressources naturelles sur terre se sont taries et que les gens ont commencé à s'intéresser à des formes d'art qui concernaient l'équilibre écologique et une relation harmonieuse avec la nature. . Heureusement, de nombreux artistes avaient testé ces modèles au fil des ans, de sorte qu'il existait déjà un corpus d'œuvres à ce sujet. Il existe d'ailleurs un excellent livre sur l'art écologique, paru en 2022, intitulé Ecoart in Action: Activities, Case Studies, and Provocations for Classrooms and CommunitiesJe vais le mettre sur la liste de lecture pour vous afin que vous puissiez l'obtenir de la bibliothèque. Tout cela pour dire qu'avec le recul, nous pouvons constater que 2021 a été le début de la fin du capitalisme prédite par le Dr Todd Dufresne, et que les arts ont été au cœur de cette transformation parce qu'ils avaient la capacité d'utiliser la métaphore, l'imagerie, l'illusion, la fantaisie et la narration pour émouvoir le cœur des gens et présenter une nouvelle vision du monde. Je pense donc que vous commencez à voir comment les choses se sont déroulées dans la communauté artistique en 2021. Ce qui manquait, c'était une coordination et une sorte de structure stratégique pour faire avancer les choses de manière organisée. C'est ce qui se passait au Royaume-Uni avec Julie’s Bicycleet Creative Carbon Scotlandet d'autres organisations similaires, mais nous n'avions pas cela au Canada. Je veux que vous écoutiez un extrait de la conversation de Schryer avec Judi Pearl, qui est devenue une figure très importante dans le domaine des arts dans les années 2020, car elle a été cofondatrice avec Anjali Appadurai, Anthony Garoufalis-Auger, Kendra Fanconi, Mhiran Faraday, Howard Jang, Tanya Kalmanovitch, David Maggs, Robin Sokoloski et Schryer lui-même d'une organisation appelée SCALE (note : en francais, c’est LeSAUT), que j'ai mentionnée plus tôt. Voici Judi Pearl qui explique ce qu'est SCALE dans l'épisode 59 :

 

 

Enseignant : OK, le temps passe vite ici. Il y a beaucoup d'autres exemples dans la saison 2 du rôle des arts, sur les arts engagés dans la communauté, les systèmes immersifs, l'art activiste, l'art basé sur les rituels, etc. mais dans l'intérêt du temps, je suggère que nous passions à la notion d'espoir maintenant. Il y avait tellement de livres et de balados étonnants sur l'espoir à cette époque. Schryer mentionne qu'il a apprécié le livre de Thomas Homer-Dixon, Commanding Hope, celui d'Eslin Kelsey, Hope Matters,, le classique de Joanna Macy et Chris Johnstone de 2010, Active Hope, mais il y en avait beaucoup d'autres. À l'époque, l'espoir était une aspiration. En effet, et il y avait de nombreuses formes d'espoir différentes. Commençons par Schryer qui lit une citation du Dr Todd Dufresne dans l'épisode 19 :

 

 

Enseignant : Et c'est très laid, n'est-ce pas... ? Voici un autre point de vue sur l'espoir, celui de la compositrice Annie Mahtani, dans l'épisode 52. Annie a été directrice d'un festival de musique électroacoustique au Royaume-Uni, où le thème central du 2021 était l'écoute et la manière dont l'écoute pouvait nous permettre de mieux comprendre notre environnement. 

 

 

Étudiante : J'aime l'accent mis sur l'écoute. Je pense que Schryer était un spécialiste de l'écologie acoustique, si je me souviens bien. 

 

Enseignant : Oui. Dans le même ordre d'idées, voici un extrait de l'épisode 22 de la compositrice de paysages sonores Hildegard Westerkamp : 

 

 

Enseignant : Heureusement, nous avons survécu, et nous avons développé la capacité d'écouter et de ralentir comme Westerkamp le suggère. Elle était assez presciente dans ce sens. Mais la notion d'espoir était insaisissable, car la science ne cessait de nous dire que nous allions vers une catastrophe, et il y avait de bonnes raisons de s'en inquiéter, ce qui créait une tension énorme. 

 

Étudiant : Comment ont-ils géré cela ? 

 

Enseignant : Ils ont continué à avancer malgré l'incertitude et les sombres perspectives... Comme je l'ai dit plus tôt, personne ne savait s'il était possible d'arrêter la destruction de la planète, mais ils ont continué et ils ont utilisé l'art non seulement pour changer les systèmes mais aussi pour garder le moral.  Écoutons cet extrait de l'épisode 54 avec l'artiste de théâtre Ian Garrett

 

 

Étudiant : OK, ils savaient qu'il y aurait des problèmes à venir, mais qu'en est-il de l'adaptation et de la préparation de la communauté artistique ? Comment se sont-ils préparés et adaptés à l'environnement changeant ? Ne l'ont-ils pas vu venir ? 

 

Étudiante adulte : C'est une chose de sensibiliser à travers l'art, mais comment l'art va-t-il aider les gens à faire face à la réalité des incendies, des inondations, des réfugiés climatiques et tout cela ?

 

Enseignant :  N'oubliez pas que l'art avait la capacité de toucher les émotions des gens et de les motiver à changer d'attitude et de mode de vie, mais c'était aussi un moyen d'apprendre aux gens à s'adapter tout en continuant à profiter des choses qui les entourent. L'artiste-chercheur et éducateur Jen Rae en est un bon exemple. Rae et ses collègues australiens ont beaucoup travaillé dans les années 2020 pour développer des outils et des ressources faisant appel à l'art pour réduire les dommages en cas d'urgence.  La notion de préparation. Ceci est tiré de l'épisode 41 :

 

 

Enseignant : Étudiant en ligne, vous avez une question…Allez-y, s'il vous plaît. 

 

Étudiante : Les artistes se sont-ils manifestés ? 

 

Enseignant : Oui, ils l'ont fait. Par exemple, en 2021, il y a eu les Green Sessionsorganisées par la compagnie de théâtre SoulP SoulPepper Theatre  et le Artists for Real Climate Action (ARCA), un collectif d'artistes vraiment formidable qui a réalisé toutes sortes de projets artistiques militants qui ont donné le ton pour les années à venir. Certaines des œuvres d'art les plus marquantes étaient celles qui s'attaquaient directement à la culture de l'exploitation et à la déconnexion de la nature à l'origine de la crise écologique ; il ne s'agissait donc pas d'observations mais aussi d'une critique de la racine des problèmes auxquels l'humanité était confrontée à l'époque. Les artistes, écrivains, conservateurs et éducateurs indigènes ont également réalisé un travail extrêmement important et transformateur. Un bon exemple est is Towards Braiding, un processus de collaboration développé par Elwood Jimmy et Vanessa Andreotti, en collaboration avec Sharon Stein, en 2020, qui a ouvert la porte à de nouvelles façons de travailler avec les communautés indigènes dans les institutions culturelles et dans toutes sortes de contextes. Cela a eu un impact considérable. J'ai trouvé un épisode du podcast conscient, l'épisode 67 de la saison 3, intitulé ‘wanna be an ally’, dans lequel Schryer parle de ce livre et lit le poème intitulé "wanna be an ally", tiré de Towards Braiding, et je pense que cela vaut la peine de l'écouter en entier. C'est vraiment important de comprendre ces perspectives. 

 

 

 

Enseignant : Nous devons bientôt conclure ce cours, mais je pense que vous avez remarqué que Schryer a été profondément influencé par les écrivains autochtoneds et les gardiens du savoir de son époque. Il a publié un blogue en septembre 2021 qui cite le Dr Tyson Yunkaporta, universitaire et chercheur australien, dans l'épisode 321 du podcast Green Dreamer. Je vais lire un court extrait maintenant mais je vous encourage à écouter l'intégralité de l'interview si vous en avez l'occasion. 

 

Enseignant :

 

Étudiante adulte : C'est intéressant. Cela nous ramène en quelque sorte à la notion de réalité et de deuil, mais Yunkaporta ne mentionne même pas l'art dans cette citation, alors comment faire le lien avec les arts ici ?

 

Enseignant (interrompant) : C'est un bon point, mais la présence des arts et de la culture est implicite dans la notion de transfert de connaissances et dans les relations avec les humains et le monde naturel. Je pense que l'art est là, il n'a simplement pas utilisé le mot. La plupart des cultures indigènes de l'époque ne considéraient pas l'art comme une activité distincte de la vie quotidienne. Il est intéressant d'observer que la prophétie de Yunkaporta correspond essentiellement à ce qui se passe dans notre monde aujourd'hui, n'est-ce pas ? Nous revenons lentement aux lois naturelles de la terre, du moins dans les parties habitables de la planète, et nos systèmes sociaux sont transformés par le savoir et l'expertise des peuples indigènes, n'est-ce pas ? Il est vrai que nous avons dû traverser d'énormes souffrances pour en arriver là - et c'est toujours le cas - mais nous semblons être de l'autre côté de cette transition juste et insaisissable dont Anjali Appadurai a parlé dans l'épisode 23. C'est pourquoi 2021 dans les arts au Canada est un sujet si intéressant et c'est pourquoi nous avons consacré deux cours à ce sujet dans le cadre de ce cours sur le Canada en 2021. Les arts ont essentiellement planté les graines de la transformation massive qui a eu lieu plus tard. Les artistes et les travailleurs culturels de l'époque ont ouvert la voie à cette transformation. Malheureusement, nous sommes presque à court de temps pour le cours d'aujourd'hui et ma voix commence à se fatiguer... Je propose que nous terminions le cours avec une autre citation de ce même blogue de Schryer. Je viens de la mettre dans le chat. Je propose que nous la lisions à voix haute en groupe, d'accord ? Je vais commencer et ensuite indiquer à la personne suivante de la lire à haute voix. Je vais commencer.  

 

 

Étudiant

 

Étudiante

 

Étudiante adulte : 

 

Enseignant : OK. Nous continuerons avec plus de détails sur le Canada en 2021 la semaine prochaine. Merci beaucoup d'être un groupe si engagé et si stimulant aujourd'hui. Merci. Miigwech.

 

(parlant doucement sous l’enseignant, improvisé)

 

Étudiant: Merci Prof. Je suis vraiment épuisé mais j'ai beaucoup appris. 

Étudiante : Moi aussi. Merci pour cette classe. Aurevoir 2021.  

Étudiante adulte : Ouaip, j'ai appris beaucoup de choses, mais je suis crevé. Est-ce que quelqu'un veut aller prendre un café ?

Episode Transcription

Scénario (traduction)

 

(Bruits d'étudiants discutant, arrivant en classe et s'asseyant)

 

Enseignant : Bonjour les élèves. Commençons le cours. Bienvenue au séminaire sur l'histoire de 2021 au Canada. La dernière fois, nous avons dû interrompre la classe à cause de l'alarme de pollution de l'air, mais maintenant la qualité de l'air est acceptable et nous pouvons à nouveau respirer, donc nous espérons que l'alarme ne se déclenchera plus. Reprenons là où nous nous sommes arrêtés la semaine dernière. Je vois que nous avons le même groupe que la semaine dernière. Quelques étudiants en classe et un en ligne. A quick reminder that this is a bilingual class. Un petit rappel que nous allons conclure notre étude de cas aujourd'hui de la deuxième saison du podcast conscient, qui est produit par un artiste sonore basé à Ottawa, Claude Schryer et à la fin de la dernière classe, il a lu une citation d'une enseignante de dharma Catherine Ingram.  Je pense que nous allons commencer par la repasser pour que vous vous souveniez de quoi il s'agissait : 

 

 

Enseignant: Très bien. Parlons d'art. L'un des moments clés des années 2020 a été le moment où la société a commencé à comprendre que le changement climatique était une question culturelle et que le rôle de l'art n'était pas tant de fournir des solutions, même si elles sont importantes, mais de poser des questions difficiles et d'aider les gens à surmonter les obstacles à l'action. Voici un extrait que j'aime beaucoup de l'artiste écologiste britannique David Haley. Il se trouve dans l'épisode 43 :

 

 

Étudiante adulte : Les années 2020 étaient vraiment une époque étrange. J'ai entendu dire que certains disaient que c'était l'époque la plus excitante à vivre, mais je pense que cela aurait été terrifiant de vivre à cette époque et... 

 

Enseignant (interrompant) : Vous avez raison et c'était une époque difficile, mais c'était aussi une époque de possibilités, et certaines personnes ont vu comment les arts pouvaient prendre le relais et jouer un rôle beaucoup plus important. L'un d'entre eux était Stephen Huddart, PDG d'une fondation appelée la Fondation de la famille JW McConnell, basée à Montréal. Écoutons-le dans l'épisode 58 parler de la crise et du rôle des arts. 

 

 

Étudiant : Ils n'arrêtent pas de parler de points de basculement. Qu'est-ce qu'un point de basculement ?

 

Enseignant : Ah. Bien, désolé pour ça. J'aurais dû vous en parler. Laissez-moi trouver une citation de l'épisode 19où Schryer réfère à un expert sur ce sujet. La voici. Il s'agit de l'écrivain canadien Britt Wray, dans un article intitulé Climate tipping points : the ones we actually want. Encore une fois, c'est Schryer qui lit cette citation. Oh, et vous remarquerez dans celle-ci le son d'une horloge coocoo. Schryer aimait insérer des compositions sonores entre ses interviews dans la saison 2. Voici Britt Wray : 

 

 

Étudiante adulte : Donc, ils savaient dans les années 2020 qu'ils étaient sur le point de s'effondrer de façon irréversible à cause du changement climatique et pourtant ils n'ont rien fait pour guérir leurs systèmes brisés ?  

 

Enseignant : Ce n'est pas qu'ils n'ont rien fait, mais plutôt qu'ils n'ont pas fait assez, assez vite. Il est facile de regarder en arrière et d'être critique, mais c'est pourquoi nous nous penchons sur cette histoire et essayons de comprendre ce qui s'est passé à l'époque et ce que cela signifie pour nous maintenant. Vous êtes des étudiants en histoire, et vous savez à quel point elle peut être significative. Il y avait tellement de théories et de grands écrits sur la nécessité d'un changement radical à l'époque, écrits par des auteurs tels queRichard HeinbergJeremy LentRobin Wall KimmererNaomi Klein,Michael E. Mann, et bien d'autres encore, et il y avait aussi de grands podcasts comme Green Dreamer et For the Wildqui fournissaient des mots d'avertissement, interviewaient des personnes brillantes et proposaient des alternatives pour aller de l'avant - tout était là - mais au début, cela a peu mobilisé la population. Les gens étaient plutôt à l'aise dans leur mode de vie et vivaient pour la plupart dans une sorte de déni de l'urgence climatique. Les gens n'ont vraiment commencé à changer de comportement que lorsque le changement climatique les a touchés directement, comme un incendie ou une inondation dans leur jardin, et c'est à ce moment-là qu'il est devenu évident que les arts avaient un rôle à jouer pour façonner le récit du changement et changer la culture. Je vais vous donner un exemple : l'artiste de performance et podcasteur Peterson Toscanoparle du pouvoir de la narration et de l'idée de toucher le cœur et l'esprit des gens. C'est dans l'épisode 33 :

 

 

Étudiante : Bien, donc quelque chose d'aussi simple qu'une histoire peut changer le comportement d'une personne ? 

 

Enseignant : Oui, cela pourrait, parce que les humains sont beaucoup plus susceptibles de comprendre un problème à travers un récit, une image ou une allégorie qu'à travers des données scientifiques brutes. En fait, nous avons besoin de tout cela, nous avons besoin que les scientifiques travaillent avec les artistes et d'autres secteurs pour apporter des changements. Les gens doivent travailler ensemble. Alors que j'écoutais l'épisode 19, la citation suivante m'a semblé être une très bonne façon de parler du pouvoir des mots sur le changement. C'est l'écrivain autochtone Richard Wagamesequi l'écrit dansl’épisode 20:

 

 

Enseignant : Comment allez-vous ? Vous avez besoin d'une pause ? Non, ok, bien, jetons un coup d'œil à la politique des arts en 2021 maintenant. David Maggs, théoricien de la culture et musicien, a écrit un document en 2021 intitulé Art and the World After, qui a été commandé par la Metcalf Foundation. Dans cet extrait de l'épisode 30, le Dr Maggs explique la proposition de valeur unique des arts et comment le secteur artistique devait, à l'époque, se réinventer : 

 

 

Étudiant adulte : Nous avons étudié ce rapport dans un cours d'histoire de l'art. C'est un bon travail d'écriture. Je pense qu'il avait 3 modes d'engagement : rendre le secteur plus vert, améliorer le profil... 

 

Enseignant : ... et je pense qu'il s'agissait de ‘réécrire le monde’ si je me souviens bien. Il est intéressant de noter comment la communauté artistique a réfléchi à la façon de créer des œuvres d'art écologiques ainsi qu'aux cadres théoriques et à la façon dont cela se produit. Je vais vous donner quelques exemples. Tout d'abord, une compagnie de théâtre environnemental de Vancouver appelée The Only Animal. Écoutons leur directrice artistique, Kendra Fanconi, dans l'épisode 36

 

 

Enseignant : Cela s'est réellement produit. La communauté artistique a développé des œuvres artistiques à bilan carbone positif. Pour être réaliste, la quantité de carbone retirée de l'atmosphère était probablement minime, mais l'impact sur les publics et le grand public était important.  À l'époque, et encore aujourd'hui, cela motive les gens et ouvre la porte au changement. Les gens ont commencé à créer leurs propres projets de carbone positif. 

 

Étudiante : (interrompant) Incroyable ! Je viens de trouver une vidéo de leur travail sur You Tube...

 

Enseignant : Veuillez partager le lien dans le chat. C'est toujours bien de voir à quoi ressemble le travail. L'autre exemple que je donnerais est à Montréal avec le groupe Écoscéno, qui était un projet d'économie circulaire qui recyclait des décors de théâtre. Je vais donc vous expliquer ce que dit Anne-Catherine Lebeau, la directrice générale de cette organisation. Elle suggère que la communauté artistique considère tout ce qu'elle possède comme un bien commun, fait l'éloge de la Fondation Ellen MacArthur en Angleterre pour son travail sur les économies circulaires et souligne la nécessité de créer un art régénérateur... Écoutons Anne-Catherine Lebeau dans l'épisode 37

 

 

Étudiant (interrompant) Désolé, attendez, l'art régénérateur était une nouvelle chose à l'époque ? 

 

Enseignant : En fait, l'art régénératif existait déjà depuis un certain temps, depuis les années 1960, grâce au mouvement d'art écologique ou d'art éco de David Haley, dont nous avons entendu parler plus tôt dans ce cours. Écoutons un autre extrait de David Haley dans épisode 43:

 

 

Enseignant : L'art écologique était donc un mouvement important, mais il n'est pas devenu courant avant les années 2020, lorsque les ressources naturelles sur terre se sont taries et que les gens ont commencé à s'intéresser à des formes d'art qui concernaient l'équilibre écologique et une relation harmonieuse avec la nature. . Heureusement, de nombreux artistes avaient testé ces modèles au fil des ans, de sorte qu'il existait déjà un corpus d'œuvres à ce sujet. Il existe d'ailleurs un excellent livre sur l'art écologique, paru en 2022, intitulé Ecoart in Action: Activities, Case Studies, and Provocations for Classrooms and CommunitiesJe vais le mettre sur la liste de lecture pour vous afin que vous puissiez l'obtenir de la bibliothèque. Tout cela pour dire qu'avec le recul, nous pouvons constater que 2021 a été le début de la fin du capitalisme prédite par le Dr Todd Dufresne, et que les arts ont été au cœur de cette transformation parce qu'ils avaient la capacité d'utiliser la métaphore, l'imagerie, l'illusion, la fantaisie et la narration pour émouvoir le cœur des gens et présenter une nouvelle vision du monde. Je pense donc que vous commencez à voir comment les choses se sont déroulées dans la communauté artistique en 2021. Ce qui manquait, c'était une coordination et une sorte de structure stratégique pour faire avancer les choses de manière organisée. C'est ce qui se passait au Royaume-Uni avec Julie’s Bicycleet Creative Carbon Scotlandet d'autres organisations similaires, mais nous n'avions pas cela au Canada. Je veux que vous écoutiez un extrait de la conversation de Schryer avec Judi Pearl, qui est devenue une figure très importante dans le domaine des arts dans les années 2020, car elle a été cofondatrice avec Anjali Appadurai, Anthony Garoufalis-Auger, Kendra Fanconi, Mhiran Faraday, Howard Jang, Tanya Kalmanovitch, David Maggs, Robin Sokoloski et Schryer lui-même d'une organisation appelée SCALE (note : en francais, c’est LeSAUT), que j'ai mentionnée plus tôt. Voici Judi Pearl qui explique ce qu'est SCALE dans l'épisode 59 :

 

 

Enseignant : OK, le temps passe vite ici. Il y a beaucoup d'autres exemples dans la saison 2 du rôle des arts, sur les arts engagés dans la communauté, les systèmes immersifs, l'art activiste, l'art basé sur les rituels, etc. mais dans l'intérêt du temps, je suggère que nous passions à la notion d'espoir maintenant. Il y avait tellement de livres et de balados étonnants sur l'espoir à cette époque. Schryer mentionne qu'il a apprécié le livre de Thomas Homer-Dixon, Commanding Hope, celui d'Eslin Kelsey, Hope Matters,, le classique de Joanna Macy et Chris Johnstone de 2010, Active Hope, mais il y en avait beaucoup d'autres. À l'époque, l'espoir était une aspiration. En effet, et il y avait de nombreuses formes d'espoir différentes. Commençons par Schryer qui lit une citation du Dr Todd Dufresne dans l'épisode 19 :

 

 

Enseignant : Et c'est très laid, n'est-ce pas... ? Voici un autre point de vue sur l'espoir, celui de la compositrice Annie Mahtani, dans l'épisode 52. Annie a été directrice d'un festival de musique électroacoustique au Royaume-Uni, où le thème central du 2021 était l'écoute et la manière dont l'écoute pouvait nous permettre de mieux comprendre notre environnement. 

 

 

Étudiante : J'aime l'accent mis sur l'écoute. Je pense que Schryer était un spécialiste de l'écologie acoustique, si je me souviens bien. 

 

Enseignant : Oui. Dans le même ordre d'idées, voici un extrait de l'épisode 22 de la compositrice de paysages sonores Hildegard Westerkamp : 

 

 

Enseignant : Heureusement, nous avons survécu, et nous avons développé la capacité d'écouter et de ralentir comme Westerkamp le suggère. Elle était assez presciente dans ce sens. Mais la notion d'espoir était insaisissable, car la science ne cessait de nous dire que nous allions vers une catastrophe, et il y avait de bonnes raisons de s'en inquiéter, ce qui créait une tension énorme. 

 

Étudiant : Comment ont-ils géré cela ? 

 

Enseignant : Ils ont continué à avancer malgré l'incertitude et les sombres perspectives... Comme je l'ai dit plus tôt, personne ne savait s'il était possible d'arrêter la destruction de la planète, mais ils ont continué et ils ont utilisé l'art non seulement pour changer les systèmes mais aussi pour garder le moral.  Écoutons cet extrait de l'épisode 54 avec l'artiste de théâtre Ian Garrett

 

 

Étudiant : OK, ils savaient qu'il y aurait des problèmes à venir, mais qu'en est-il de l'adaptation et de la préparation de la communauté artistique ? Comment se sont-ils préparés et adaptés à l'environnement changeant ? Ne l'ont-ils pas vu venir ? 

 

Étudiante adulte : C'est une chose de sensibiliser à travers l'art, mais comment l'art va-t-il aider les gens à faire face à la réalité des incendies, des inondations, des réfugiés climatiques et tout cela ?

 

Enseignant :  N'oubliez pas que l'art avait la capacité de toucher les émotions des gens et de les motiver à changer d'attitude et de mode de vie, mais c'était aussi un moyen d'apprendre aux gens à s'adapter tout en continuant à profiter des choses qui les entourent. L'artiste-chercheur et éducateur Jen Rae en est un bon exemple. Rae et ses collègues australiens ont beaucoup travaillé dans les années 2020 pour développer des outils et des ressources faisant appel à l'art pour réduire les dommages en cas d'urgence.  La notion de préparation. Ceci est tiré de l'épisode 41 :

 

 

Enseignant : Étudiant en ligne, vous avez une question…Allez-y, s'il vous plaît. 

 

Étudiante : Les artistes se sont-ils manifestés ? 

 

Enseignant : Oui, ils l'ont fait. Par exemple, en 2021, il y a eu les Green Sessionsorganisées par la compagnie de théâtre SoulP SoulPepper Theatre  et le Artists for Real Climate Action (ARCA), un collectif d'artistes vraiment formidable qui a réalisé toutes sortes de projets artistiques militants qui ont donné le ton pour les années à venir. Certaines des œuvres d'art les plus marquantes étaient celles qui s'attaquaient directement à la culture de l'exploitation et à la déconnexion de la nature à l'origine de la crise écologique ; il ne s'agissait donc pas d'observations mais aussi d'une critique de la racine des problèmes auxquels l'humanité était confrontée à l'époque. Les artistes, écrivains, conservateurs et éducateurs indigènes ont également réalisé un travail extrêmement important et transformateur. Un bon exemple est is Towards Braiding, un processus de collaboration développé par Elwood Jimmy et Vanessa Andreotti, en collaboration avec Sharon Stein, en 2020, qui a ouvert la porte à de nouvelles façons de travailler avec les communautés indigènes dans les institutions culturelles et dans toutes sortes de contextes. Cela a eu un impact considérable. J'ai trouvé un épisode du podcast conscient, l'épisode 67 de la saison 3, intitulé ‘wanna be an ally’, dans lequel Schryer parle de ce livre et lit le poème intitulé "wanna be an ally", tiré de Towards Braiding, et je pense que cela vaut la peine de l'écouter en entier. C'est vraiment important de comprendre ces perspectives. 

 

 

 

Enseignant : Nous devons bientôt conclure ce cours, mais je pense que vous avez remarqué que Schryer a été profondément influencé par les écrivains autochtoneds et les gardiens du savoir de son époque. Il a publié un blogue en septembre 2021 qui cite le Dr Tyson Yunkaporta, universitaire et chercheur australien, dans l'épisode 321 du podcast Green Dreamer. Je vais lire un court extrait maintenant mais je vous encourage à écouter l'intégralité de l'interview si vous en avez l'occasion. 

 

Enseignant :

 

Étudiante adulte : C'est intéressant. Cela nous ramène en quelque sorte à la notion de réalité et de deuil, mais Yunkaporta ne mentionne même pas l'art dans cette citation, alors comment faire le lien avec les arts ici ?

 

Enseignant (interrompant) : C'est un bon point, mais la présence des arts et de la culture est implicite dans la notion de transfert de connaissances et dans les relations avec les humains et le monde naturel. Je pense que l'art est là, il n'a simplement pas utilisé le mot. La plupart des cultures indigènes de l'époque ne considéraient pas l'art comme une activité distincte de la vie quotidienne. Il est intéressant d'observer que la prophétie de Yunkaporta correspond essentiellement à ce qui se passe dans notre monde aujourd'hui, n'est-ce pas ? Nous revenons lentement aux lois naturelles de la terre, du moins dans les parties habitables de la planète, et nos systèmes sociaux sont transformés par le savoir et l'expertise des peuples indigènes, n'est-ce pas ? Il est vrai que nous avons dû traverser d'énormes souffrances pour en arriver là - et c'est toujours le cas - mais nous semblons être de l'autre côté de cette transition juste et insaisissable dont Anjali Appadurai a parlé dans l'épisode 23. C'est pourquoi 2021 dans les arts au Canada est un sujet si intéressant et c'est pourquoi nous avons consacré deux cours à ce sujet dans le cadre de ce cours sur le Canada en 2021. Les arts ont essentiellement planté les graines de la transformation massive qui a eu lieu plus tard. Les artistes et les travailleurs culturels de l'époque ont ouvert la voie à cette transformation. Malheureusement, nous sommes presque à court de temps pour le cours d'aujourd'hui et ma voix commence à se fatiguer... Je propose que nous terminions le cours avec une autre citation de ce même blogue de Schryer. Je viens de la mettre dans le chat. Je propose que nous la lisions à voix haute en groupe, d'accord ? Je vais commencer et ensuite indiquer à la personne suivante de la lire à haute voix. Je vais commencer.  

 

 

Étudiant

 

Étudiante

 

Étudiante adulte : 

 

Enseignant : OK. Nous continuerons avec plus de détails sur le Canada en 2021 la semaine prochaine. Merci beaucoup d'être un groupe si engagé et si stimulant aujourd'hui. Merci. Miigwech.

 

(parlant doucement sous l’enseignant, improvisé)